Histoire de l’environnement de l’aquarelle d’Antoine Barbier "Rue de Tombouctou à la Casbah d’Alger"
Deux cartes postales (ci-dessous) du début du siècle nous permettent de retrouver la ville précise et la rue croquées. Le photographe a posé son trépied au même endroit qu’Antoine Barbier deux mètres plus haut… Sur ces clichés on observe nettement à droite la grosse pierre de seuil posée à hauteur d’assise à un angle de porte !… On reconnait aussi le bel arc de cette dernière en plein cintre. Exactement en face, le plus petit des enfants assis est adossé à un petit mur en chanfrein de 1m50 de hauteur se terminant en biseau. On voit ce muret parfaitement reproduit également par l’artiste. Il n’est pas nécessaire d’insister sur la fonction dissuasive pour le genre humain de cette élévation maçonnée dans un angle !… Les nombreux supports de bois des façades en encorbellement sont aussi là, de biais où à l’horizontal…
Il s’agit de la rue de Tombouctou à Alger comme bien précisé sur les cartes postales.
En outre, un agrandissement de l’aquarelle d’Antoine Barbier nous permet de lire à l’extrême droite et à mi-hauteur, le nom de la rue transversale à celle de Tombouctou. Antoine Barbier avait installé son chevalet exactement à leur intersection. Ce nom parfaitement lisible inscrit sur la plaque apposée au dessus de l’arête abattue de mur est celui de la rue « Annibal ».
« A Alger la place d’Estrées était encadrée par la rue de la bombe à gauche et par la rue de Tombouctou à droite. La rue de Tombouctou traversait la rue de la Casbah pour aboutir sur un triangle en formant : pour sa base par la rue Annibal et ses côtés par la rue du Sphinx à gauche et la rue de Thèbes à droite ».
Sur un plan ancien de la Casbah d’Alger, on visualise parfaitement la rue dite de la Casbah qui est exactement parallèle au boulevard de Verdun, sur la droite. Elle est en forme de « Y » dans son prolongement, et l’une des deux branches prend alors celle d’Annibal. La rue de Tombouctou rejoint les deux branches du « Y » perpendiculairement… Le ciel bleu peint par Antoine Barbier bien visible tout au fond de cette ruelle en escalier est celui de la place d’Estrées, où elle vient aboutir.
Cette aquarelle apparaît aussi reproduite à la page 22 du catalogue 2013 de l’exposition « Antoine Barbier/Albert Doran » du Musée d’Allard à Montbrison organisée par le Conservateur Henri Pailler.
Par la précision des détails relevés par Antoine Barbier, ses travaux artistiques in-situ sont un véritable « instantané » des lieux où il a posé son chevalet !…